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Comparer la consommation d’énergie dans les magasins, améliorer l’efficacité

Simon Lipp

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Focus sur les filiales : pourquoi la consommation d’énergie est un sujet stratégique

Dans les entreprises à succursales multiples, la performance énergétique est un levier essentiel pour la réduction des coûts (notamment de l’électricité), la durabilité et la sécurité opérationnelle. Que ce soit dans le commerce de détail, la distribution, les soins de santé ou la restauration, l’énergie est un facteur critique partout où de nombreux bâtiments sont exploités avec des profils d’utilisation similaires. Pourtant, dans de nombreuses entreprises, il n’existe pas d’approche systématique permettant d’analyser efficacement la consommation d’énergie, de la comparer et de prendre des mesures pour la réduire.

C’est précisément parce que les filiales sont organisées de manière décentralisée et intégrées dans différents contextes de construction, de climat ou d’utilisation qu’il faut des outils spécifiques pour détecter les écarts et identifier les potentiels d’optimisation. Un monitoring énergétique moderne crée précisément cette base, en offrant également de nombreux conseils utiles : Il permet d’analyser la consommation de chaque filiale au fil du temps et de la comparer à celle d’autres sites. Par rapport aux ménages privés, les filiales ont souvent des exigences plus complexes qui nécessitent des solutions sur mesure.

 

Le plus important en bref

  • Créer une comparabilité : En normalisant les données de consommation d’énergie (par ex. kWh/m², kWh/CHF), il est possible de comparer objectivement les magasins, indépendamment de leur taille, de leur situation ou de l’intensité de leur utilisation.
  • Utiliser la référence à la surface : La consommation par mètre carré est un indicateur clé pour évaluer l’efficacité énergétique et sert de base aux références et aux valeurs cibles.
  • Mesurer en continu : Seul un enregistrement complet des données permet de détecter et de corriger de manière fiable les pics de charge, les erreurs de fonctionnement et les tendances à long terme.
  • La transparence favorise l’efficacité : les analyses énergétiques numériques permettent d’identifier les inefficacités (p. ex. dysfonctionnements, systèmes mal réglés) et aident à déduire des mesures concrètes d’optimisation.
  • Avantage stratégique : Une gestion de l’énergie basée sur des données renforce non seulement la rentabilité, mais soutient également les objectifs de durabilité et la résilience opérationnelle.

 

La contribution de l’analyse énergétique à l’optimisation des magasins

Un contrôle de l’énergie basé sur des données ne fournit pas seulement la transparence sur les valeurs de consommation réelles, mais ouvre également de nombreuses possibilités d’amélioration de l’efficacité. Les courbes de charge saisies numériquement permettent d’identifier rapidement les erreurs de fonctionnement typiques : L’éclairage ou les systèmes de ventilation qui fonctionnent en dehors des heures de service, les régulations mal réglées, les installations de refroidissement inefficaces ou les appareils techniques obsolètes. L’efficacité des appareils électriques joue ici un rôle décisif, car les appareils modernes consomment souvent nettement moins d’énergie.

L’analyse énergétique est particulièrement efficace lorsqu’elle n’est pas seulement réactive (par exemple en cas de facturation anormale), mais continue. Cela permet non seulement de détecter les dysfonctionnements à court terme, mais aussi d’évaluer les tendances à long terme. Si, par exemple, on observe une augmentation des charges de base au cours de plusieurs mois, cela peut indiquer des défauts insidieux ou des modèles de comportement inconscients.

La collecte et l’analyse systématiques des données relatives à la consommation d’énergie permettent d’introduire des mesures concrètes, que ce soit par des adaptations techniques, le comportement des utilisateurs ou des mesures d’assainissement. L’avantage pour l’entreprise n’est pas seulement économique : les économies d’énergie entraînent en même temps une réduction des émissions de CO₂ et permettent ainsi de remplir les objectifs de durabilité et les prescriptions ESG.

 

La clé de la comparabilité : des valeurs de consommation normalisés

Un élément central d’un monitoring de magasin qui fonctionne est la normalisation des données de consommation d’énergie. En effet, les valeurs absolues, par exemple 150’000 kWh de consommation d’électricité par an, ne disent pas grand-chose au départ tant que l’on ne connaît pas la taille de la surface, la durée d’ouverture de la filiale ou les installations techniques exploitées. Ce n’est qu’en se référant à des grandeurs de référence pertinentes que l’on obtient une image réaliste.

Les facteurs de normalisation typiques sont :

  • Consommation par mètre carré (kWh/m²)
  • Consommation par chiffre d’affaires (kWh/CHF)
  • Consommation par heure d’ouverture (kWh/h)
  • Consommation par client (kWh/personne)

Il existe différents types de facteurs de normalisation, qui peuvent être choisis en fonction de l’application et de l’objectif.

Ces indicateurs permettent de comparer entre eux des magasins de taille, de situation ou de taux d’occupation différents. Ainsi, un site dont la consommation globale est faible peut néanmoins être inefficace s’il consomme plus d’énergie au mètre carré que d’autres magasins. Inversement, un grand site à fort chiffre d’affaires et à consommation globale élevée peut tout à fait être efficace si sa consommation spécifique est faible.

De telles comparaisons sont essentielles pour identifier les valeurs aberrantes. Si un point de vente se situe nettement au-dessus de la moyenne de son groupe de comparaison, cela peut indiquer des défauts techniques, une mauvaise utilisation ou des inefficacités structurelles. De même, les filiales qui appliquent les meilleures pratiques peuvent servir de modèles, par exemple lorsqu’elles présentent des chiffres clés nettement meilleurs dans des conditions similaires.

La normalisation permet en outre de contrôler objectivement l’efficacité des mesures : Si, après un remplacement de l’éclairage, la valeur kWh/m² diminue de 20 %, l’effet est clairement mesurable, indépendamment des variations de température ou des changements de chiffre d’affaires.

 

Les mètres carrés en vue : Consommation par m² comme paramètre de contrôle

Parmi les différents indicateurs, la consommation d’énergie par mètre carré est l’un des plus importants et des plus proches de la pratique. Il peut être utilisé pour presque tous les types de bâtiments et est également utilisé dans les normes et les programmes de promotion nationaux et internationaux.

Prenons un exemple : deux magasins consomment chacun 120’000 kWh d’électricité par année. Cependant, le point de vente A ne dispose que de 600 m² de surface de vente, tandis que le point de vente B dispose de 1’000 m². La consommation spécifique est donc de :

  • Succursale A : 200 kWh/m
  • Succursale B : 120 kWh/m

Malgré une consommation totale identique, le point de vente A est nettement moins efficace et, sans référence à la surface, il se peut qu’il ne soit pas identifié comme un cas problématique.

La consommation rapportée à la surface convient en outre parfaitement comme valeur de contrôle pour les valeurs cibles : les entreprises peuvent, sur la base des meilleurs sites, en déduire des valeurs de référence à viser pour toutes les filiales. La valeur en kWh/m² sert également de base de planification pour les nouvelles constructions ou les modernisations.

La combinaison avec d’autres indicateurs, tels que la consommation par heure ou par client, permet de réaliser des analyses différenciées. Par exemple, un petit magasin avec une forte fréquentation peut tout de même être efficace si la consommation d’énergie par client est inférieure à la moyenne.

 

La continuité compte : Le rôle de l’enregistrement continu des données

Outre la comparabilité, la continuité des données est un facteur de réussite essentiel dans la gestion de l’énergie. Des analyses précises ne peuvent être effectuées que si les valeurs mesurées sont disponibles sans faille et avec une résolution temporelle fine (par exemple, des valeurs chaque 15 minutes). Sinon, les évolutions quotidiennes, les profils hebdomadaires ou les variations saisonnières restent cachés, et avec eux de nombreuses possibilités d’optimisation.

L’enregistrement continu des données présente les avantages suivants :

  • Détection précoce des erreurs : une consommation de base durablement plus élevée ou des pics de charge le week-end peuvent être immédiatement mis en évidence.
  • Validation des mesures : Consomme-t-on réellement moins après une optimisation ? Sans valeurs de comparaison sur plusieurs semaines ou mois, la réponse reste spéculative.
  • Reporting fiable : pour les rapports ESG, les audits énergétiques ou les demandes de subventions, on exige de plus en plus des données de consommation fiables, idéalement préparées automatiquement et exportables.
  • Contrôles de plausibilité : Des algorithmes automatisés peuvent détecter et signaler des valeurs non plausibles (par exemple des sauts soudains). La qualité des données est ainsi surveillée en permanence.

Un système moderne de surveillance de l’énergie comme e3m répond précisément à ces exigences : Il saisit les valeurs de mesure de différentes sources, les consolide de manière centralisée, les normalise automatiquement et les présente sur une page sous forme de graphiques et de tableaux. Des alarmes, des rapports et des repères aident à déduire des mesures concrètes à partir des données.

L’enregistrement continu des données n’est pas seulement une fonctionnalité technique, c’est le point de départ d’un changement durable de la culture d’entreprise. Les collaborateurs apprennent à interpréter les données de consommation, à adapter les processus et à assumer la responsabilité de l’utilisation des ressources. Ainsi, l’énergie n’est pas seulement mesurée, mais activement gérée. L’Office fédéral de l’environnement souligne l’importance de cet enregistrement continu des données afin d’augmenter l’efficacité énergétique et de réduire les émissions de CO2.

 

Conclusion

Un monitoring énergétique intelligent est bien plus qu’un instrument de contrôle, c’est un outil stratégique pour augmenter l’efficacité, la transparence et la durabilité dans l’exploitation des magasins. Trois piliers sont décisifs pour son succès :

  1. Comparabilité grâce aux valeurs de consommation normalisés
  2. Pertinence des résultats grâce à des indicateurs liés à la superficie
  3. Fiabilité grâce à l’enregistrement continu des données

Ce n’est que sur cette base qu’il est possible d’établir des benchmarks pertinents, d’identifier les cas aberrants et d’en déduire des mesures ciblées. Les entreprises qui gèrent leurs magasins sur la base de données ne s’assurent pas seulement des avantages financiers, mais répondent en même temps aux exigences écologiques et renforcent leur pérennité.

 

Contact

Simon Lipp : responsable du département Optimisation de l’exploitation

Simon Lipp dispose de solides connaissances spécialisées dans l’optimisation de l’exploitation énergétique dans le domaine de la technique du bâtiment. Grâce à sa formation d’ingénieur en économie HES et à son parcours technique de monteur électricien, il apporte un savoir-faire à la fois pratique et stratégique dans la gestion de l’énergie. Son expertise comprend le conseil, le monitoring énergétique et l’optimisation énergétique ciblée. Grâce à sa formation interdisciplinaire, il est en mesure d’envisager et de mettre en œuvre des solutions énergétiques efficaces dans leur globalité.

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